Jadis, Gruyères était un lieu de marchés important, profitant de son emplacement particulier entre les vallées.
Les habitants du Comté y passaient pour faire leurs achats et pour vendre leur production de fromage, objets artisanaux, animaux et autres. C'est à cette occasion que la ville prélevait un impôt sur les marchandises échangées.
Or, pour les fromages, cette taxe était décomptée à la pièce et non pas au poids, ce qui conduisit tout naturellement les producteurs locaux à tarer leurs fromages aussi lourdement qu’un homme pouvait le porter !
Sans compter que ce poids et donc cette dimension est aussi favorable à la conservation des arômes lors de l’affinage en cave, le gros volume du fromage ayant tendance à moins sécher ainsi!

À Bellegarde, seule commune alémanique du district de Gruyère située non loin du Jaun, un cimetière préserve une œuvre sans doute unique en Suisse, un alignement de tombes ornées de crucifix en bois d’arole sculptés. Jusque-là, rien de surprenant, me direz-vous ? Sauf que chacune des croix supporte un petit toit aux bardeaux apparents, qui protège un bas-relief sculpté lui aussi, qui résume la vie du défunt sous forme d’un portrait, d’un métier, d’une scène de la vie montagnarde, ou encore d’un animal, ce qui donne aux croix une richesse artisanale stupéfiante, tout en soulignant que chaque disparu était unique et méritait une épitaphe gravée à l’avenant. La coutume commença en 1948, quand Walter Cottier, un menuisier artiste habitant les lieux, décida d’orner ainsi la tombe de son grand-père, car la pauvreté de leur famille ne le leur permettait pas d’acheter une pierre tombale. Impressionnés par la beauté du monument sculpté, d’autres villageois lui passèrent commande pour honorer la vie de leurs défunts, une tradition qui perdure encore de nos jours, car un habitant du Village, lui aussi menuisier et sculpteur, a repris le flambeau des Crucifix aux bas-reliefs sculptés…

On pourrait se le demander à voir la profusion de recettes régionales qui l’incorporent : Bricelet de la Bénichon et autres flutes au cumin, soupe Gruérienne au cumin, plat du Vully au cumin, tout laisse à penser qu’il s’agit d’une espèce indigène, mais il n’en est rien ! Le cumin est originaire des lointaines terres d’orient, et s’il est connu depuis l’antiquité en Europe, son prix est toujours resté élevé jusqu’à la banalisation des transports de marchandises au début du 20e siècle ; alors, riches les Fribourgeois ? Certes, la graine est très odorante, et une petite quantité suffit à parfumer un plat, mais l’explication pourrait être plus prosaïque : le cumin possède une plante cousine, qui pousse très bien sous nos latitudes, le Carvi, dont les graines lui ressemblent comme deux gouttes d’eau ! Jusqu’à la saveur, qui rappelle effectivement celle du cumin, même si ce dernier est beaucoup plus puissant, plus chaud en bouche. Alors s’il est probable qu’actuellement les recettes fribourgeoises au cumin soient réalisées avec la vraie épice, gageons que pendant longtemps, cela n’a pas toujours été le cas !

Sommet des Préalpes fribourgeoises, La Berra culmine à 1719 mètres d’altitude et surplombe le Lac de la Gruyère à l’ouest et le Val-de-Charmey à l’est. Utilisé depuis les années 1900 comme point de repère topographique par la confédération, un point de triangulation y est installé. Station de sports d’hiver accessible par les remontées mécaniques de La Berra situées à moins de 30 minutes de Fribourg, la station est particulièrement rapide d’accès. Également accessible en été pour la randonnée ou le VTT, avec un parcours reconnu dans la région, ce site est particulièrement prisé par les locaux à toutes les saisons. La vue depuis son sommet, à 360°, permet d’observer le plateau en direction de Bulle et du Mont Gibloux jusqu’à la chaîne du Jura ainsi que le Lac Léman et toute la chaîne des Préalpes. On peut notamment y observer le Mont Blanc ainsi que l’Eiger !